Faisait-il nuit ? Faisait-il jour ? Personne n'aurait pu le dire vraiment à cet instant.
Le ciel, d'habitude limpide comme un ciel d'été, était couvert de monstrueux nuages sombres qui tonnaient sourdement. Quelques lumières apparaissaient par-ci par là, de temps en temps, mais ce n'était que les reflets des éclairs qui déchiraient le ciel. Il n'y avait aucune trouée, rien. Pas même un minuscule point de ciel bleu.
La terre toute entière, assombrie par ce sombre présage, semblait résonner au plus profond de son être de la colère datant de plusieurs millénaires.
Un lourde pluie commença à tomber doucement sur les racines tordues de l'Ifa qui semblait endormi... ou peut être pas totalement. Ces quelques gouttelettes se changèrent bientôt en un rideau de cristal liquide qui se déversa sur la terre sèche qui avait tant attendu cet instant.
L'arbre était flétri, usé par le temps et par le vent incessant. Tout semblait mort dans ce monde, pourtant, il restait une lumière de vie, une petite flamme qui ne s'était pas encore éteinte.
Au plus profond de l'arbre, un corps gisait sur le sol humide. Face contre terre, ses cheveux argentés dissimulant son visage et son identité, l'individu, recouvert de déchet et de terre, semblait bel et bien mort.
*Pourquoi suis je ici ?... Quel est la raison de mon existence... Je dois savoir... Je veux savoir... N'y a t-il personne pour me montrer le chemin de la lumière ?...*
Cet homme avait eu beaucoup de chance. Il avait réussit à échapper aux racines de l'immense arbre centenaire. Cela lui avait sans doute sauvé la vie.
Soudain, la main de l'individu trembla légèrement. Ses doigts se serrèrent dans le vide comme cherchant quelque chose auquel se rattraper. Mais il ne trouva rien. Quelques gémissements sourds, presque inaudibles, s'échappèrent de ses lèvres. Puis, tout son corps se mit à trembler, comme secoué de spasmes de souffrance.
L'homme se redressa, lentement mais sûrement, mais retomba bien vite à plat ventre sous le coup de la douleur. Soudain, un rire commença à s'échapper de ses lèvres. Celui ci grandit de plus en plus jusqu'à s'éteindre d'un coup. L'homme prononça quelques paroles tandis qu'il réessayait de se relever.
"Maudit... maudit soit tu, Garland... Tu t'es moqué de moi... Regarde moi... Je... ne suis pas mort encore..."
*Mais qui te dis que tu ne le seras pas bientôt ?* murmura une voix dans sa tête.
Kuja secoua la tête violemment comme pour chasser cette pensée de sa tête.
Un sourire béat éclairait toujours son visage taché de sang et de poussière tandis qu'il réussit enfin à relever la tête. Ses cheveux en bataille retombait devant ses yeux agrandis par la folie et lui donnait un air bien pitoyable. Ses vêtements étaient déchirés et humide de terre gluante.
"Je vis... Parce que je veux vivre... Personne... ne décidera de ma vie ou de ma mort... Je suis moi... et moi seul !"
Kuja, car c'était bien lui derrière cette image bien triste, en voulant se relever, se rendit compte que sa jambe droite était coincée sous une racine. Il pesta et se retourna sur le dos pour pouvoir l'extirper de ce déchet végétal. Seulement, au moment où il réussit enfin son entreprise, elle émit un fort craquement qui aurait fait trembler n'importe qui.
Kuja poussa un hurlement déchirant et se saisit de sa jambe blessé. Mais son sourire n'avait pas quitté son visage. Cette douleur, cette souffrance, était la preuve qu'il n'était pas mort. Il éclata à nouveau de rire en se balançant d'avant en arrière comme un fou.
Il savait qu'il était seul dans ce monde, il ne savait même pas si quelqu'un viendrait le chercher. Mais il était vivant, rien d'autre ne comptait.
Des larmes de joies perlèrent au bord de ses yeux.
Sam 18 Oct - 20:37